CSE : le temps des cerises noyaux…
Un volet des ordonnances de Macron impose de remplacer les anciennes représentations du personnel (DP, CE et CHSCT) par une seule : le Comité Social et Économique.
Tous les établissements vont y passer… et ce n’est vraiment pas le temps des cerises.
La philosophie générale est simple : réduire le nombre de réunions où les salarié·es peuvent faire remonter leurs exigences ; réduire le nombre d’élu·es des salarié·es ; réduire les moyens dont disposent les élu·es pour agir.
Concernant nos établissements, seuls ceux qui ont moins de 50 salarié·es ne seront pas impactés. Voir le tableau ci-dessous.
Effectif établissement (équivalent temps plein) |
11 à 24 |
25 à 49 |
50 à 74 |
75 à 99 |
100 à 124 |
125 à 149 |
150 à 174 |
175 à 199 |
200 à 249 |
|
Nombre total d’élu·es titulaires |
Avant |
1 |
2 |
8 |
10 |
12 |
13 |
13 |
14 |
15 |
DUP |
|
|
5 |
6 |
7 |
8 |
9 |
10 |
11 |
|
Maintenant |
1 |
2 |
4 |
5 |
6 |
7 |
8 |
9 |
10 |
|
Nombre total d’heures pour exercer les mandats |
Avant |
10 |
20 |
96 |
131 |
175 |
190 |
190 |
205 |
210 |
DUP |
|
|
65 |
84 |
105 |
136 |
162 |
190 |
209 |
|
Maintenant |
10 |
20 |
72 |
95 |
126 |
147 |
168 |
189 |
220 |
Il faut rappeler que la DUP (Délégation Unique du Personnel) mise en place par le gouvernement précédent, avait déjà bien commencé la casse de ces droits pour les salarié·es.
Une seule délégation aura en charge toutes les missions précédentes : bonjour la surcharge de boulot pour des élu·es qui auront moins de moyens pour y répondre. Donc moins d’élu·es et de temps pour étudier la situation économique de l’établissement, pour dénoncer les problèmes de conditions de travail et de santé, pour discuter avec les salarié·es des problèmes qui sont notre quotidien : les salaires, la précarité, les sous effectifs, l’organisation du boulot, la souffrance au travail, le harcèlement, etc. Et moins de temps aussi pour élaborer des revendications tous ensemble et gérer les « Activités Sociales et Culturelles » en direction des personnels.
En attaquant les moyens des élu·es, ce sont les droits des salarié·es eux-mêmes qui sont affaiblis.
Ces droits n’étaient pas tombés du ciel : ils avaient été gagnés notamment par les grèves massives de 1936 et de 1968. A nous de nous donner les moyens de les faire vivre et de les reconquérir.
C’est le moment !
Panneau d'infos n°104 - Avril-Mai 2018 - A lire et à télécharger ici
SIDA : recul inquiétant de la prévention auprès des jeunes
En février, une étude de Sidaction auprès de 1000 jeunes de 15 à 24 ans, a révélé l’ampleur du recul sur ce sujet. L’Education, publique comme privée, en ont leur part de responsabilité.
Les deux principaux facteurs de transmissions sont connus par 90% des sondé·es (rapports non protégés, emploi d’une seringue usagée), mais ce niveau de connaissance est en recul par rapport à l’enquête de 2015 (98% le savaient). 18% des sondé·es pensent que le SIDA peut se transmettre par la transpiration, 16% en buvant dans le même verre… et 8% en se serrant la main ! 19% croient que la pilule contraceptive protège du SIDA… et 8% pensent que le paracétamol serait efficace contre cette maladie.
20% des jeunes interrogé·es s’estiment mal informé·es, contre 11% il y a neuf ans. 32% des sondé·es disent n’avoir jamais eu le moindre cours sur cette question au lycée.
L’école n’est d’ailleurs considérée comme un lieu d’information sur ce sujet que par 18% des jeunes… et 67% pensent que le Ministère de l’Education nationale n’informe pas assez sur le SIDA.
Que se passe-t-il au Ministère ? Indifférence ? Laisser aller ? Retour d’un certain ordre moral ? Difficile à dire, en tout cas, ce recul n’est pas une fatalité !
Etude complète : www.ifop.com/media/poll/3996-1-study_file.pdf
Panneau d'infos n°104 - Avril-Mai 2018 - A lire et à télécharger ici