Les recommandations du Conseil scientifique : s’y retrouver …

Vous n’avez pas lu les 11 pages de recommandations du Conseil scientifique du 24 avril ?

En voici un résumé, nos commentaires et nos questionnements.

Thématiques Ce que dit le conseil scientifique Commentaires
En amont de la réouverture Il faut « évaluer rétrospectivement la circulation du virus chez les enfants lors de la première vague épidémique » À notre connaissance aucune étude n’a été publiée à ce sujet alors qu’elle nous parait en effet indispensable à toute réouverture des établissements scolaires.
Volontariat « Le Conseil scientifique est favorable à ce que le principe de volontariat et de non obligation de la part des familles soit retenu, avec la possibilité d’une poursuite de l’enseignement à distance. » Pour que le volontariat soit effectif il est nécessaire de maintenir la possibilité d’arrêt de travail pour garde d’enfant (y compris pour les enseignant·e).

De plus, il est inconcevable que l’on impose la double besogne aux enseignant·es : soit ils assurent des cours en présentiel, soit des cours à distance.

Information et formation Les personnels « devront être formés aux mesures barrières, aux règles de distanciation sociale et au port du masque pour eux-mêmes et pour les enfants dont ils ont la charge le cas échéant. »

« Les parents devront être informés clairement des conditions d’ouverture de l’établissement »

« les enfants devront bénéficier d’une information pratique sur la distanciation sociale, les mesures barrières et l’hygiène des mains »

La formation du personnels doit se faire sous la responsabilité du rectorat afin que l’ensemble du personnel d’une même académie reçoive la même formation.

L’information des parents doit être faite par la direction de l’établissement.

L’information des enfants peut être faites par le personnel de l’établissement mais seulement après que ces derniers y aient été formé·es.

Les directions doivent donner au CSE le moyen de contrôler tout·es ces étapes.
S’il n’y a pas de CSE dans l’établissement le CHSCT départemental/académique doit prendre le relais ce qui suppose que les personnels des établissements sous contrat puissent y avoir accès.

Entrées/sorties des écoles et transport scolaire : « Les règles de distanciation sociale doivent s’appliquer aux transports scolaires. Une multiplication de l’offre devrait permettre de réduire la densité des élèves dans ces transports scolaires »

« L’arrivée et la sortie des écoles doivent être organisées afin d’éviter le rassemblement des enfants et des parents à l’entrée des établissements scolaires. »

« les parents ne pourront pas pénétrer dans l’enceinte de l’établissement scolaire »

Organiser la manière dont les enfants arrivent et repartent de l’école tout en respectant les préconisations du conseil scientifique nous parait difficilement envisageable :
• Lors de la constitution de petits groupes classe, il faudra connaitre le moyen de transport utilisé par les élèves pour ne pas surcharger les transports collectifs.
• Pour éviter les rassemblements devant les établissements il faudra organiser une sortie au compte gouttes des cars.
• Pour assurer la distanciation sociale dans l’établissement les horaires de début de cours ne peuvent être les mêmes pour l’ensemble des classe et peut nécessité des horaires différentes de ramassage scolaire.
Lavage des mains « Chaque élève et chaque membre du personnel des établissements scolaires doit être en mesure de procéder à un lavage des mains (eau, savon liquide, papier à usage unique) au minimum à l’arrivée à l’école avant le début de la classe et à la fin des cours, avant et à la fin de chaque repas et chaque fois que les mains auront pu être souillées par des liquides biologiques » Le lavage des mains est également un autre point qui nous parait difficilement envisageable et nécessitera une organisation drastique et un nombre d’élèves ultra-réduits.

Pour le cas d’un établissement accueillant 200 élèves en même temps et disposant de 10 points d’eau. En assumant un temps d’utilisation du point d’eau de 3min  (lavage, séchage, temps entre deux élèves…) et 8 le nombre minimum de lavages par élève  (à l’arrivée et à la sortie, avant et après chaque pause, matin, midi et soir). Le temps total d’utilisation d’un point d’eau est de 8h  soit la totalité d’une journée de classe.

De plus, les points d’eau ne sont rarement espacés de 1 mètre et ne peuvent donc pas être utilisés tous en même temps.

Repas « Si cela est possible, le Conseil scientifique préconise que les enfants mangent dans la salle de classe à leur table. » L’ouverture des selfs est quasi impossible en respectant les mesures de distanciation social couplée à un nettoyage régulier des places.
Manger dans les salles de classe pourquoi pas mais sous la responsabilité de qui ?
Distanciation sociale « 1 mètre au moins de chaque côté notamment pour les tables »

« Les horaires d’arrivée et de sortie des classes pourront par exemple être échelonnés pour que les élèves d’un même niveau ne croisent pas les élèves d’un autre niveau. »

« Les temps de récréation devront être adaptés à cette stratégie de non brassage des élèves. »

L’espacement entre les tables doit être au minimum de 2 mètres pour permettre à quelqu’un (personnel ou élève) de se déplacer dans la classe en respectant une distance de 1 mètre.

L’organisation des horaire échelonnées en tenant compte des transports collectifs et du temps dédié au lavage des mains est un vrai casse tête à mettre en place.

Nettoyage de l’établissement « Un bio nettoyage de l’établissement (salles de classe mais aussi parties communes) devra être réalisé plusieurs fois par jour avec les produits adéquates et au mieux avec des lingettes désinfectantes pour les surfaces. »

« Une aération des salles de classes est préconisée, en particulier lors des temps de pause (récréation, déjeuner, changement de salle de classe). »

Le personnel en charge de ce nettoyage doit disposer de tout le matériel de protection nécessaire.

Les effectifs actuels dans les établissements sont bien en dessous des effectifs nécessaires pour réaliser ce bio nettoyage.

Port du masque « Des masques alternatifs de production industrielle ou artisanale antiprojection devront être portés par les personnels des établissements scolaires et par tous les enfants à partir du collège. »
« Pour les élèves en école de maternelle le port de masque est impossible. »
Pour les collèges et lycées, nous saluons cette préconisation cependant elle nécessite de disposer de masques (prix d’achat 5€) soit en charge des établissement, soit sous la responsabilité des parents.
Dans le premier cas cela nécessite une lourde logistique pour l’établissement (lavage, séchage…).
Dans le deuxième cas, que faisons nous des élèves qui n’ont pas leur matériel de protection?
Pour les écoles maternelles nous rejoignons le conseil scientifique sur l’impossibilité du port du masque, mais il faut aller plus loin : que garantie
Internat « Le Conseil scientifique considère que s’agissant d’un lieu de vie en collectivité seuls les élèves pour lesquels le retour à l’école est un impératif (scolaire ou social) devraient être accueillis dans ces établissements. » Nous validons cette proposition dans la limite d’un élève par chambre.
En outre, le retour est possible dans la mesure ou le personnel salarié des internat est formé et dispose des protections nécessaires.
Enseignement technique et professionnel « une réflexion spécifique doit être menée afin d’organiser l’enseignement technique (travaux pratiques en atelier) pour qu’il permettre le maintien de la distanciation sociale et évite le partage des postes de travail » Le partage des outils à la disposition des élèves ne parait pas envisageable. C’est vrai pour l’enseignement technique et professionnel, c’est également vrai pour le matériel informatique dans les établissement.
Tests « Le Conseil scientifique considère qu’un dépistage massif par test diagnostique RT-PCR des élèves et de l’ensemble du personnel travaillant dans les établissements scolaires n’est pas envisageable »  700 000 tests virologiques PCR par jour ont été promis le 28 avril par E.Philippe. Leur généralisation à plus grande échelle est–elle impossible ?
Gestion des cas suspects « Tout symptôme évocateur d’infection COVID-19 chez un enfant constaté par le personnel de l’établissement scolaire doit conduire à l’éviction immédiate de l’enfant. »

« L’enfant ne peut pas être accepté de nouveau à l’école sans le résultat [d’un] test. » à la charge des parents

 Qui prend en charge l’enfant au sein des établissement ? Dans quels locaux est-il isolé ?
Gestion des cas avérés « Diagnostic le plus précoce possible de tous les élèves de la même classe ou de toutes les classes du même niveau en fonction de l’organisation retenue »

« Fermeture de la classe ou de toutes les classes du même niveau en fonction de l’organisation retenue par l’établissement scolaire avec éviction des élèves concernés pendant 14 jours.

Ces diagnostics et les évictions potentielles qui en découlent sont incontournables.

La précision « en fonction de l’organisation retenue » ne doit pas conduire à de l’approximation dans les chaines de décision : qui décide ? qui diagnostique? qui met en oeuvre ?

 

N'hésitez pas à nous poser des questions et témoigner des problèmes rencontrés sur l’adresse deconfinement-bzh@cgt-ep.org
Autre texte : Note du conseil scientifique de 20 avril

 

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