Dernière minute 7 mai 2020 : la DASEN refuse de tenir compte de cette alerte sociale. L'intersyndicale alerte le Recteur (courrier du 9 mai 2020) A qui les personnels de l'Éducation nationale doivent-ils s'adresser pour garantir leurs conditions de travail et la sécurité des familles ?
4 mai : alerte sociale adressée à la DASEN du Finistère en version pdf
Depuis 2008 – et l’obligation pour les professeur·es de écoles de se déclarer grévistes – l’alerte sociale permet d’engager une forme de dialogue avec la DASEN.
Au vu de la situation exceptionnelle que constitue cette reprise, l’intersyndicale considère que la formulation « alerte sociale » prend tout son sens…
Madame la Directrice Académique Brest, le 4 mai 2020 Objet : Notification préalable au dépôt d’une alerte sociale en vue d’un préavis de grève pour la période du 11 mai au 5 juillet 2020, pour les personnels du Premier degré exerçant dans les communes du département du Finistère. Madame la Directrice Académique, En application du décret n° 2008 1246 du 1er décembre 2008 relatif aux règles d’organisation et de déroulement de la négociation dans le cadre d’une alerte sociale et préalable au dépôt d’un préavis de grève prévu aux articles L.133-2 et L.133-11 du Code de l’Éducation, l’intersyndicale a l’honneur de vous notifier les motifs qui la conduisent à déposer un préavis de grève pour la période du 11 mai au 5 juillet 2020 pour les personnels du premier degré exerçant dans les communes du département du Finistère. Nous sommes en confinement depuis le 16 mars. Certain·es en télétravail, d’autres en ASA. Tou·tes investi·es pour que les élèves finistérien·nes puissent traverser cette épreuve dans les meilleures conditions possibles. Le 13 avril, le Président de la République a annoncé le retour des élèves et des personnels dans les écoles. Le 21 avril, le Ministre de l’Éducation nationale a « précisé » les conditions de reprise. Il indiquait dans une interview* au Figaro que la réouverture des écoles était « une question d’honneur ». Pour nous, personnels de l’éducation sous votre responsabilité, ce n’est pas une question d’honneur mais bien une question de santé. Nous souhaitons donc savoir ce que vous allez mettre en oeuvre dans le département pour assurer, ainsi que la loi le prévoit, notre sécurité et notre bien-être au travail ?
Ainsi, comment est-il possible, par exemple, d’imaginer qu’un·e enseignant·e ou un·e AESH puisse aider un·e élève individuellement, gérer son déshabillage (ex pour la sieste) sans pouvoir s’approcher, ni le toucher, manipuler ses cahiers, ses feuilles ? De même, alors que les élèves doivent limiter leurs déplacements en dehors de la classe, comment proposez-vous de gérer le nettoyage des mains de celui des 15 présents qui aura toussé ou éternué ?… Qui va alors «superviser» ce lavage ? Ce ne sont que deux exemples parmi tant d’autres…
Nous ne doutons pas que vous avez à cœur de préserver un équilibre dans le travail des enseignants (et sans doute des autres personnels) qui ont déjà beaucoup œuvré pour le suivi des élèves dans la phase du confinement. Mais, nous doutons que ce protocole permette une réelle protection des personnels et des élèves. En outre, le manque de moyens matériel et humain est tel qu’un déconfinement du milieu scolaire à partir du 11 mai reviendrait, selon l’avis même du président du conseil national des médecins, « à remettre le virus en circulation ». L’Éducation nationale n’est pas une garderie au service d’impératifs économiques.En application du décret n°2008-1246 du 1er/12/2008, nous vous demandons d’engager une négociation préalable « dans le délai de trois jours à compter de la remise de la notification ». * Beyer C. Pech M-E. et Wesfreid M. Jean-Michel Blanquer: «La majorité des écoles rouvrira partout sur le territoire», in Le Figaro, 2 mai 2020 ** « La solution, de filtration choisie notamment dans les masques de norme FFP3 ou à défaut des masques FFP2, est une couche filtrante, constituée de microfibres non tissées. Par effet des forces intermoléculaires, dites de van der Waals, lorsqu’une très petite particule telle que le SARSCoV- 2 rencontre une fibre, elle s’y colle définitivement. La multitude de fibres non tissées multiplie les chances de collision », et donc l’efficacité du filtre. L’efficacité relative des autres types de masques est donc sujette à caution. Belot, L. Dedier, E. et Lagadec, A. Comment un masque protège-t-il contre le virus SARS-CoV-2 ? In Le Monde, 13 avril 2020 *** CHCT-A du 30 avril 2020 |