A la rentrée 2019, dans un collège du Morbihan, département connu pour la radicalité de ses positions confessionnelles, un nouveau chef d’établissement nouvellement nommé va provoquer de vives tensions.
Très vite, l’équipe se retrouva déstabilisée. Elle dénonça un manque de compétences, de communication, un dialogue inexistant, l’organisation de temps de prière pendant les réunions sans prévenir au préalable les professeur·es. Un climat de travail délétère et une défiance de l’équipe vis-à-vis de la direction se sont installés.
La période de confinement n’a pas atténué les problèmes et le retour en présentiel n’a été que plus compliqué.
Face à cette situation, l’équipe a alerté la direction diocésaine qui n’a réagi qu’après plusieurs semaines, demandant de maintenir le dialogue. Or celui-ci était devenu impossible.
Deux médiateurs de la DDEC sont venus au collège et ont demandé à rencontrer les personnels individuellement. L’équipe a refusé la méthode. Ce sera finalement par groupe de trois ou quatre personnes que les entretiens auront lieu. A l’issue de cette journée, les médiateurs en ont conclu que la médiation était impossible et que la situation actuelle «mettait en péril l’ensemble de la communauté éducative, du personnel OGEC à la direction en passant par les enseignant·es». L’équipe a alors demandé un rendez-vous avec le directeur diocésain mais en vain.
Que faire face à cette situation ?
Malgré les difficultés, l’équipe a réussi à maintenir un collectif uni et n’a pas baissé les bras. Les professeur·es ont organisé des manifestations devant l’établissement, le soir après les cours et y ont convoqué la presse locale.Mais, les congés d’été approchaient.
Début juillet, la CGT Enseignement privé a déposé un préavis de grève reconductible au rectorat pour le 3 septembre :
« Monsieur le Recteur,
nous vous informons que le syndicat SNEIP-CGT dépose un préavis de grève à la demande des personnels du collège Saint XXXXXXXXXXXX pour le jeudi 3 septembre 2020.
e mouvement prendra la forme d’un arrêt de travail concerté des intéressés à partir de 8h pour la durée d’une journée. Ce mouvement peut être reconductible en fonction des circonstances.
Il a pour motif la dégradation des conditions de travail, un dialogue déficient entre le directeur M. xxxxx et les enseignant·es. De plus, l’absence de communication et de concertation ainsi que le non-respect de la liberté de conscience entrainent un climat de travail délétère. »
Le lendemain, le directeur diocésain adressait un courrier aux familles du collège pour annoncer que le chef d’établissement s’en allait.
Bien sûr, il évoque des accusations mensongères, des pressions sur les élèves, les familles et les personnels… et comble de l’horreur « une grande partie des enseignants a menacé de faire grève avec le soutien de la CGT ». 🙂
Bravo à l’équipe qui a su conserver une unité et lutter en collectif. C’est leur mobilisation qui a été la base de cette victoire.
La CGT reste vigilante et offensive aux cotés des personnels des établissements privés.