« C’est mieux que rien » … « C‘est toujours ça de pris »…
Voilà les petites phrases que l’on entend en salle des profs quand on parle de l’enveloppe du Grenelle de l’Education qui s’est considérablement allégée depuis les promesses de départ.
Les enseignant·es français·es sont parmi les plus mal payé·es de l’Union européenne. Le point d’indice de la fonction publique est gelé depuis des années. Les conditions de travail se dégradent de plus en plus et de plus en plus vite….
Mais, dans l’Éducation nationale, on apprend à se contenter de peu : une prime informatique de 150€ par an et une augmentation qui ne concernera que les débuts de carrière.
Se contenter de peu.
Il est là le credo du gouvernement. Le pays est en proie à une crise sans précédent. Le monde de la restauration et celui de la culture sont au bord du gouffre. Le chômage et la précarité s’invitent dans les foyers.
Alors : ils auraient bien tort tous ces profs de venir se plaindre alors qu’on les augmente ! … et pourtant.
Revendiquer une amélioration de ses conditions de travail n’est pas indécent.
Revendiquer ne signifie pas que l’on trahit le reste de la société, que l’on s’en désolidarise.
Il est justement là le coup de maître de Blanquer et sa bande !
Diviser, encore et toujours, mettre les différents corps de métier dos à dos, cliver les classes sociales, opposer le privé et le public en faisant croire que l’herbe est suffisamment verte chez soi … C’est tellement facile.
A l’heure de la fameuse théorie du ruissellement – dont on attend toujours qu’elle se répercute sur les fins de mois difficiles des Français – il faut se rendre à l’évidence : on est plutôt dans le nivellement par le bas.
Ce fameux « C’est mieux que rien » est exactement la réaction attendue pour nous faire tomber dans les méandres d’une baisse généralisée de nos niveaux de vie.
Alors résistons, luttons, mobilisons-nous et ne nous résignons pas.