AESH du Finistère : bilan et perspectives de la mobilisation du 19 octobre 2021

Mardi 19 octobre, grand jour de mobilisation pour les AESH partout en France.

Dans le Finistère (cf appels à la grève)

300 personnes ont défilé à Quimper depuis le lycée Thépot (qui emploie près de la moitié des AESH finistérien·nes) jusqu’à la place de la Résistance.

Après la prise de parole intersyndicale (CGT Éduc’action, CGT-Enseignement privé, SNES-FSU, SNUIPP-FSU, SUD éducation, SUNDEP, CNT, FNEC-FP FO) : distribution de café/thé/cake et micro ouvert qui permet à tou·tes celleux qui le souhaitent de partager.
Nous pouvons ainsi entendre les témoignages de plusieurs AESH ainsi que d’une élue locale et d’une mère d’élève en situation de handicap.
Après un pique-nique riche en échanges, la place s’éclaircit et le car pour Brest repart.

Seules restent sur place les 3 AESH de la délégation intersyndicale qui sera reçue à 16h à la DSDEN.

A l’audience sont présent·es :
- Mme Kerouredan (secrétaire générale par interim), Mme Le Bihan (responsable du service DIVEL-ASH) et M. Innocenti (IEN adjoint 1er degré).
- Nous : 3 AESH présentes (CGT, CNT, FSU – SUD et FO excusées) sommes là pour porter les revendications de nos collègues. L’audience dure 2h30 !

Voici un – très court – résumé du compte-rendu complet.

Nous commençons par demander des chiffres, beaucoup de chiffres. Nous n’en obtenons que peu pour l’instant, la suite suivra par mail.
>> Pour le département, environ 1100 AESH géré·es par le rectorat et 900 par Thépot.

Organisation départementale 

Nous réclamons un organigramme précis des interlocuteur·ices des PIAL.
>> C’est prévu. Mais un problème de recrutement de responsables PIAL et une réorganisation des services au sein de la DSDEN empêche de finaliser les « cartes d’identité des PIAL ».
Nous demandons qu’apparaissent également d’autres interlocutrices importantes (gestionnaires de paye, assistantes sociales et médecin du travail).

Nous évoquons le besoin que toutes les AESH soient informé·es des aides auxquelles elles et ils ont droit. Nous parlons notamment de l’aide sociale.
>> Les AESH peuvent demander une aide financière exceptionnelle afin de faire face à des problèmes d’argent (logement, réparation du véhicule). C’est une aide ponctuelle calculée en fonction du reste à vivre et de la composition de la famille. Elle est à demander auprès d’une assistante sociale de l’Education nationale.

De nombreuxses AESH ne consultent pas leur boîte mail académique, le plus souvent par ignorance de la-dite adresse ou des codes de connexion. Nous demandons un rappel à tou·tes les AESH de l’existence de cette boîte mail ainsi que de son utilité.

PIAL

L’avenant PIAL constitue une modification substantielle du contrat de travail à l’initiative de l’employeur. Le refus de signature ouvre donc le droit aux allocations chômage.

>> Pour l’instant une campagne de relance est en cours pour s’assurer que la non-signature n’est pas liée à un oubli (ou une disparition de courrier). Nous n’obtenons donc pas de données chiffrées sur les refus de signature.

>> La procédure de licenciement se fera en 2 étapes : un entretien entre l’employeur et l’AESH (après un délai de prévenance de 5 jours ouvrables) puis un passage en commission consultative paritaire qui actera le licenciement.

Attention : durant toute la procédure, nous devons rester en poste ainsi que pour la période de préavis une fois le licenciement acté (soit 2 mois dès 2 ans d’ancienneté).

NB : il est impossible de conserver son poste sans signer l’avenant.

Affectations et réaffectations

Les affectations et réaffectations se feront selon un ordre de priorité :
priorité aux besoins de l’élève (on ne casse pas les binômes AESH/élèves déjà bien établis),
AESH volontaires pour bouger,
ancienneté (dernièr·e arrivé·e, premièr·e parti·e).

Nous réclamons l’édition d’un ordre de mission lors d’une réaffectation afin de couvrir l’AESH sur son trajet et au travail en cas d’accident.
>> La DSDEN accède à notre demande et réfléchira aux modalités de mise en place.

Nous demandons la création et la diffusion d’une fiche de vœux pour les AESH du Finistère.
>> Le service DIVEL-ASH va s’y atteler.

AESH référent·es

Bien que nous soyons contre la création du nouveau poste d’AESH référent·e, nous demandons des garanties pour nos collègues investi·es de cette mission.

Nous demandons :

    • un ordre de mission lors des déplacements. >> Nous l’obtenons.
    • le remboursement des frais de route. >> Ce sera fait.
    • un prêt de matériel par le rectorat dans les écoles qui ne pourront pas en fournir pour l’exercice des fonctions. >> Cela semble possible.

Nous apprenons que les AESH référent·es auront 2 à 3 demi-journées de décharges soit 6 à 9h selon la taille du PIAL (à savoir le nombre d’AESH appartenant au PIAL).

Nous rappelons que la compensation financière est faible au vu des missions.

Multi-employeur

Nombreuses questions sur les conséquences de la décision du conseil d’Etat du 20 novembre 2020 (lire le compte-rendu).

Quand gagner plus signifie perdre des aides…

Nous évoquons les versements rétroactifs qui arriveront d’ici la fin de l’année (modification de la grille indiciaire, prime AESH référente, paiement de l’indemnité compensatrice de la CSG pour certain·es AESH Thépot).
>> Impossible d’échelonner les versements d’après la DSDEN.
Tout comme à la dernière CCP, nous demandons un courrier du rectorat indiquant aux CAF qu’il s’agit d’un versement exceptionnel. Ces versements vont en effet avoir un impact important sur les aides versées par la CAF.
>> La DSDEN dit qu’elle va s’en occuper. Nous veillerons.

Tâches abusives

Enfin nous demandons qu’un rappel soit fait aux chef·fes d’établissement et directeur·ices d’école de notre cadre de mission. Nous observons beaucoup de dérives. Nous en énumérons quelques-unes.
>> C’est assez pour convaincre nos interlocuteur·ices qu’un rappel s’impose effectivement.

Rectorat ? ou Thépot ?

Nous finissons par la liste de nos revendications (cf compte-rendu).

L’une d’elle est l’abandon du double employeur (rectorat/Thépot).

>> Le lycée Thépot a en effet commis plusieurs erreurs en ce début d’année scolaire dans la gestion des AESH. Leur service est difficilement joignable et semble clairement en sous-effectif.

Nous en avons confirmation quelques jours après l’audience lorsque les employées ayant la charge des AESH ont déposé une fiche SST pour surcharge de travail.

Pour conclure

2h30 d’audience !

Nous y avons entendu vanter les mérites des PIAL (plus proches du terrain donc plus à même de connaitre et respecter les élèves et les AESH). Nous ne sommes bien sûr pas dupes.

Les premiers retours négatifs sont d’ailleurs déjà là avec :

      • des réaffectations quelques semaines seulement après la rentrée,
      • des demandes que le nombre d’heures d’accompagnement mutualisé par élève soit diminué,
      • des réaffectations du jour au lendemain,
      • la non prise en compte du handicap de l’AESH lors d’une affectation…

Nous avons rappelé à la DSDEN qu’en tant qu’employeur, elle se devait de s’assurer de notre bien-être au travail. Cette perspective (employé·es/employeur) ne semblait pas avoir été abordée au sein de la DSDEN auparavant.

Plusieurs fois durant l’audience, nous avons partagé notre crainte de dérives de la part des chef·fes d’établissement ou directeur·ices d’école, notamment dans le privé.
En effet, nous pouvons craindre qu’une situation de conflit soit solutionnée en évinçant tout simplement l’AESH concerné·e.

Nous craignons également des demandes de bénévolat sur les temps périscolaires.

L’unique solution proposée à chaque fois est de faire remonter… Face à notre précarité, cette solution n’est toute fois pas aisée.  La DSDEN a fini par acquiescer.

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