Coronavirus et fermeture des écoles du Morbihan

Communiqué de Presse de la CGT-Santé&Action sociale du Morbihan

Lorient, le 2 mars 2020

Monsieur le préfet du Morbihan Patrice Faure est signataire d’un arrêté portant interdiction des rassemblements dans l’ensemble département considérant que les grandes manifestations publiques et activités collectives constituent des occasions particulièrement favorables à la transmission rapide simultanée et à grande échelle du virus COVID-19.

En raison de l’apparition de cas groupés dans plusieurs communes du Morbihan, la préfecture a annoncé, lundi 2 mars, l’interdiction de tous les rassemblements publics dans le département, sans seuil minimal.

L’application de cet arrêté apparaît incohérente du fait de son application sélectif.

En effet, tous les rassemblements d’activités sportives, culturelles, certains marchés, certains établissements scolaires, crèches, voir possiblement syndicales sont annulés ou fermés alors que dans le même temps les Super et Hyper marchés, les transports en commun, les entreprises continuent leurs activités avec pour autant le même risque de transmission rapide simultanée du virus. De telles incohérences ne sont pas propices à une bonne compréhension de la population.

De plus, la fermeture des services publics n’est pas sans poser de nombreux problèmes aux familles…

Une mesure exagérée ne fera qu’alimenter la psychose collective avec les conséquences que cela peut induire.

Nous ne pouvons pas nous empêcher de penser qu’au lendemain de l’annonce hasardeuse du Premier ministre d’user du 49.3 sur la réforme des retraites suite à un conseil des ministres prévu initialement pour la gestion de la crise du COVID-19 sème le trouble dans les esprits.

Si le Coronavirus est une urgence, la décision du 49.3 n’en était pas une !

Bien que le principe de précaution prévaut, cette mesure peut faire croître une inquiétude collective et donne l’impression d’une volonté d’étouffer la contestation sociale.

Selon l’OMS, le COVID-19 n’entraîne que des symptômes bénins chez la plupart des gens, certaines personnes peuvent être gravement atteintes notamment les personnes fragiles (Immunodépression, hypertension artérielle, problèmes cardiaques ou diabète, par exemple).

À ce stade, nous estimons qu’encourager la population à l’application des mesures d’hygiène telle que se laver fréquemment les mains, à tousser dans leur manche et à rester chez eux lorsqu’ils sont malades ainsi que des mesures de protections raisonnées et contrôlées à destination des personnes fragiles et/ou âgées à domicile, en EHPAD et à l’hôpital s’avèrent plus utiles et justifiées.

Même si nous ne devons pas pour autant relativiser, il est nécessaire de rappeler ce triste ravage de la grippe saisonnière de 2018/2019 de 290 000 à 650 000 décès dans le monde dont 8100 morts en France (OMS) en comparaison du Coronavirus (COVID-19).

Imaginez si de telles mesures étaient prises chaque année à cause des épidémies de grippe saisonnière !

Dans un contexte de tension sociale et défiance envers ce gouvernement, il nous apparaît plus prudent de ne pas crier au loup trop vite et de garder son sang-froid car cela pourrait être préjudiciable à l’avenir si cela devait se reproduire.

Ludovic Bénabès
Secrétaire général

 

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