Rentrée 2021 : retour à l’anormal

Rentrée 2021 : retour à l’anormal en version pdf

 

Les vacances s’achèvent. Nous conviendrons que ce ne fut pas tâche facile de parvenir à couper avec cette actualité nationale et internationale chargée de nouvelles plus inquiétantes les unes que les autres.

Deuxième rentrée scolaire sous COVID : les personnels de l’Education Nationale l’espéraient plus apaisée et plus  » normale « . C’était sans compter l’arrivée du variant Delta, de la quatrième vague … et la loi sur le passe sanitaire. Sortie au beau milieu de l’été, sans aucune concertation préalable et en contradiction totale avec les promesses faites, elle marque le pas d’une nouvelle mobilisation et d’un mouvement social aux multiples facettes et revendications.
La CGT-EP s’oppose fermement à cette nouvelle loi comme elle s’était opposée à la Loi Sécurité Globale.

Obtention du prix Goncourt, voire même entrée chez les Immortels de l’Académie Française grâce à son essai « Ecole ouverte »* , une chose est certaine, cet été Jean-Michel Blanquer aura tout fait… sauf préparer la rentrée. Il faut bien dire qu’entre les jeux olympiques de Tokyo, l’apprentissage du char à voir et son relooking, il ne peut pas être sur tous les fronts.

* dès le 9 septembre dans toutes les bonnes librairies
Déni ou mensonge ? Autosatisfaction en tout cas.

Comme à son habitude le ministre se gargarise dans les médias et sur les réseaux sociaux : « Tout est prêt ! », « l’école n’est pas un lieu de contamination ! », « L’allocation de rentrée sert à acheter des écrans … »

Et donc, une nouvelle fois, c’est par voie médiatique que le nouveau protocole est  sorti ; dans un article du JDD (2.20 €) cette fois. La voie officielle – site internet de l’Éducation nationale ou boîte mail académique – n’est toujours pas privilégiée malgré les nombreuses critiques de ces derniers mois.

Alors que les élèves du premier degré ne sont pas vaccinés et que le variant Delta s’avère bien plus contaminant le protocole sera au niveau 2 à la rentrée c’est-à-dire allégé par rapport à début juillet.

Et malheureusement …

  • Pour l’instant rien n’est fait pour investir dans des purificateurs d’air à installer dans des endroits difficiles à aérer, les classes pourront être mélangées à la cantine pourtant lieu privilégié des contamination. Rien non plus sur les tests (salivaires ou autotests), annoncés depuis le printemps 2021 et dont de nombreuses écoles n’ont toujours pas vu la couleur.

    Sanaga – 22 août 2021
  • Dans le second degré, la question de la vaccination des élèves se pose. « L’éviction » pour reprendre les termes de notre ministre des élèves non vaccinés en cas de Covid à l’école pose bien évidemment problème ne serait ce que parce que les élèves sont tributaires du choix de leurs parents de les vacciner ou non.
  • L’accès à l’école obligatoire doit l’être pour tou·tes. L’égalité des chances est un vain mot si elle se traduit par des cours en distanciel pour les un·es et présentiel pour les autres.
  • En ce qui concerne les enseignant·es, les pressions et autres injonctions aux cours filmés ou enregistrés sont inadmissibles. Notre liberté pédagogique doit être respectée. C’est d’autant plus vrai que les visios posent de nombreux problèmes concrets (inégalité d’accès pour les élèves, questions techniques à la charge du prof, surveillance par les parents et la hiérarchie, propriété intellectuelle des supports…) et des inquiétudes pour l’avenir (cours en visio sur plusieurs classes, plusieurs établissements…).
  • Qu’en est-il de l’accès aux données personnelles des élèves ? Le fait d’être vacciné·es ou non ne relève-t-il pas du secret médical ? Dans ces cas-là, quel est le rôle de la CNIL ?
  • De même pour tous les personnels. Nous savons que dès la pré-rentrée la question « Et toi, tu es vacciné·e ? » va revenir sur le tapis. Cette information doit rester confidentielle. Sans remettre en cause l’utilité et la nécessité absolue de la vaccination du plus grand nombre, pour l’instant l’obligation vaccinale n’est pas mise en place dans l’Éducation nationale. Le choix de se faire vacciner reste donc personnel et appartient à chacun. La CGT s’oppose à toute pression qui serait mise sur le personnel sur ce point (questionnaire par la hiérarchie, vérification des passes sanitaires…).
  • Seul point positif dans ce contexte, contrairement à la rentrée 2020 les spécialistes du sujet et médias commencent à s’inquiéter de la situation dans les écoles. Les personnel qui tirent la sonnette d’alarme depuis des mois seraient enfin entendus ?

La CGT revendique :

  • Un plan d’urgence: pour l’éducation : des moyens financiers et humains massifs pour faire face à cette deuxième rentrée sous COVID.
  • Du matériel, une réelle politique de prévention des contaminations en milieu scolaire, la fin de déni et du mensonge sur les chiffres de contaminations à l’école.
  • Une communication claire et par voie officielle.
  • Une concertation entre l’administration et les représentants des personnels. Les prises de décisions ne peuvent plus être unilatérales et du seul fait du ministre de l’Éducation nationale qui n’a – clairement – aucune idée de ce qui se passe réellement dans les écoles.

L’école ne doit pas se contenter d’acter les inégalités sociales, les entorses à la laïcité (… de l’Enseignement catholique notamment) et les discriminations de tous ordres.

En ces temps troubles où le même « dialogue social » n’a plus la moindre place, il est urgent de remettre en perspective les débats sur l’Éducation, écouter le terrain et respecter ses acteurs en leur donnant les moyens de faire leur travail.

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Merci @Sanaga pour ses Dessins (Facebook, Twitter, Instagram)
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