Ac.Rennes : l’école de l’émancipation face aux obscurantismes

Nous avons d'ores et déjà des remontées des professeur·es et AESH : certain·es chef·fes d'établissement du privé sous contrat ont décidé de s'affranchir de la décision ministérielle de banaliser les deux heures de début de matinée dans les établissements du Second degré.

Nous rappelons que les décisions du Ministère de l'Éducation nationale concerne les personnels dans les établissements public, comme dans ceux du privé sous contrat. Ce n'est pas une option facultative. Afin de tenir informé le rectorat, nous proposons de faire remonter ce qui se passe dans vos établissements via ce QUESTIONNAIRE EN LIGNE : l'organisation de la journée du 16 octobre dans ton établissement privé sous contrat

Les rassemblements dans l’académie de Rennes

 

Tout comme en France, et malgré les délais très courts, les rassemblements sont nombreux à s’être organisés en intersyndicale public/privé en Bretagne.

Côtes-d’Armor

  • Saint-Brieuc 18h, place du Général de Gaulle
  • Lannion 18h, devant la mairie

Finistère

  • Pont-L’Abbé 12h15, devant la mairie
  • Brest 18h, place de la Liberté
  • Quimper18h, place de la Résistance
  • Morlaix 18h, place des Otages
  • Quimperlé 18h, devant la mairie
  • Carhaix 18h, devant la mairie
  • Landerneau 19h, devant la mairie

Ille-et-Vilaine

  • Rennes 18h, place de la République
  • Redon 18h, place de Bretagne
  • Fougères 18h, place Aristide Briand
  • Saint-Malo 18h30, devant la médiathèque

Morbihan

  • Lorient 18h, devant la sous-préfecture, 19h devant la mairie
  • Vannes 178h, devant la préfecture
  • Pontivy 12h puis 18h15, devant la mairie

Académie de Nantes : Pays de la Loire

  • 13 octobre – Nantes 11h30, cours des 50 Otages

Les communiqués

CGT-EP : Pour une école de l’émancipation face à la terreur

Une nouvelle fois, l’assassinat terroriste d’un enseignant ce vendredi 13 octobre dans un lycée à Arras, plonge à nouveau la communauté éducative dans la tristesse et l’émotion. Nos pensées vont en premier lieu aux familles des victimes et à leurs proches, ainsi qu’aux personnels et aux élèves de l’établissement.

Cet effroyable événement survient trois ans après l’assassinat de notre collègue Samuel Paty et seulement à trois jours de l’anniversaire de sa mort. Une violence aveugle et froide a une fois de plus frappé, causant la perte d’une vie et blessant deux autres personnes. Cela a plongé l’ensemble de la communauté éducative, et bien au-delà, dans un état de stupeur et parfois de colère. Notre collègue Dominique Bernard, la victime de cette attaque, a été froidement assassiné sur son lieu de travail.

Pour la CGT Enseignement privé, il est essentiel que l’école demeure un sanctuaire préservé de la violence et de l’obscurantisme, afin de garantir son rôle fondamental d’émancipation pour toutes et tous. C’est parce ce que l’école lutte pour former des citoyen·nes libres et éclairé·es, qu’elle est devenue la cible des tous ceux qui refusent que cette espace existe.

Cette ignominie ne doit pas conduire à stigmatiser une partie de la population ou à promouvoir une politique éducative réactionnaire, autoritaire et axée exclusivement sur la sécurité.

Nous souhaitons que les deux heures libérées ce lundi matin (8h – 10h) par le ministre permettent de rendre un hommage aux victimes. Ce moment collectif de recueillement et d’échange doit être organisé afin de permettre aux membres de la communauté éducative d’aborder toutes les questions qui ressurgissent à l’occasion de ce drame.

Montreuil, le 14 octobre 2023.

CGT Educ’Action : Attaque meurtrière à Arras, un indispensable temps de recueillement pour toute la communauté éducative meurtrie

L’effroyable attaque meurtrière au lycée Gambetta d’Arras ce vendredi 13 octobre a plongé la communauté éducative dans l’effroi, la tristesse et l’émotion.

La CGT Éduc’action adresse à nouveau toutes ses pensées aux  familles de toutes les victimes et à leurs proches, mais également aux personnels et aux élèves de l’établissement.

Trois ans après l’assassinat de notre collègue Samuel Paty et trois jours avant l’anniversaire de sa mort, la violence aveugle a encore frappé, faisant un mort et plusieurs blessés, plaçant ainsi toute la communauté éducative (et au-delà) dans un état de sidération. Notre collègue Dominique Bernard, a été assassiné sur son lieu de travail en exerçant son métier, tout simplement.

Pour la CGT Éduc’action, l’École doit rester un lieu protégé de toute violence et de tout obscurantisme afin de garantir son rôle d’émancipation pour toutes et tous. Nous ne pouvons pas tolérer qu’on puisse mourir du seul fait de faire son travail.

La CGT Éduc’action rappelle qu’elle refuse que ce drame soit récupéré à des fins politiciennes et  qu’il serve à la stigmatisation d’une partie de la population ou à imposer une politique réactionnaire, autoritaire et sécuritaire de l’Éducation.

Reçue au ministère vendredi soir, notre organisation a demandé solennellement à ce qu’un hommage soit rendu aux victimes et qu’un temps banalisé soit organisé lundi matin afin que tous les personnels puissent échanger et préparer au mieux l’accueil des élèves.

Après avoir annoncé, vendredi soir, la mise en place de cellules d’écoute et de soutien aux membres de la communauté éducative, ce samedi matin, le ministre a complété ces annonces. Il accède en partie aux demandes des organisations syndicales et permet aux équipes des établissements du second degré de se retrouver sur un temps banalisé de 2h lundi (de 8h à 10h).  Pour le 1er degré, la liberté est laissée aux équipes pédagogiques pour s’organiser avec éventuellement la possibilité de regrouper des classes.

Le moment est au deuil. Ainsi, si les collègues souhaitent prendre plus de temps, car ils·elles en sentent collectivement le besoin, le ministère et l’administration doivent faire preuve de souplesse .

La CGT Éduc’action se tiendra aux côtés des collègues qui continueront d’accomplir leur mission avec dignité.

Montreuil le 14 octobre 2023

Les communications du Ministère et du SGEC

Ministère de l’Éducation nationale

Deux remarques sur ce communiqué :

  1. Les personnels du Premier degré sont une nouvelle fois mal-traité·es. Pourquoi ne disposent-iels pas aussi d’heures banalisées avant d’accueillir les élèves ? Notre communiqué à ce sujet.
  2. La phrase sur l’appel à signalement des contestations et la « sévère[…] » sanction qui devrait en découler. Cela nous semble à la fois contreproductif (nous avons devant nous des élèves à convaincre et non à dresser) et hors de propos au vu de la situation internationale et des flambées islamophobes attisées par l’extrême droite.
Mesdames, Messieurs, chers membres de la communauté éducative,

Hier, 13 octobre 2023, en France, un professeur a été assassiné et trois autres membres de la communauté éducative ont été blessés à Arras. 

Une nouvelle fois, et près de 3 ans jour pour jour après l’assassinat de Samuel Paty, notre École est confrontée à un terrorisme barbare. 

Je tiens tout d’abord, en votre nom à tous, à adresser toutes nos pensées et tout notre soutien aux familles et aux proches de vos collègues victimes de cet attentat, et à la communauté éducative de la cité scolaire Gambetta-Carnot d’Arras. J’étais avec eux hier et ce matin. Je veux vous le dire, du plus profond de mon cœur et avec la conscience qu’aucun mot ne saurait traduire l’effroi qu’ils ont vécu hier : vos collègues enseignants, personnels de direction, personnels administratifs et techniques, ont fait preuve d’une résilience absolument exemplaire lors de cette attaque. Aujourd’hui encore, ils font preuve d’un courage et d’un engagement qui forcent l’admiration de tout le pays. 

A travers eux, comme voici trois ans avec Samuel Paty, c’est l’École de la République qui est attaquée.

Attaquée, pour la mission qui est la sienne : permettre à chaque jeune de s’émanciper, par-delà les déterminismes, les obscurantismes. 

Attaquée pour l’idéal porté par toutes les femmes et les hommes qui la font vivre : la formation de citoyens libres, égaux et unis par une destinée commune. 

Attaquée parce que l’École n’est pas un service public comme un autre. C’est l’Institution qui permet à toutes les autres de tenir. Ce qui est visé, c’est tout à la fois l’École de la République, et la République par l’École. 

En ce jour de deuil profond pour notre institution et pour la Nation, je veux donc partager avec vous ma conviction : l’École doit rester debout.

Face à l’innommable, notre force viendra de notre unité et de la fidélité aux valeurs qui fondent notre engagement au service de l’École, et de l’unité de la société, à commencer par les élèves et leurs familles, autour de notre École.

La Nation porte le deuil de cet assassinat, mais c’est sur vos épaules que pèse la responsabilité de continuer à faire vivre notre École. J’en suis conscient. De même que je suis conscient que les cours ne pourront redémarrer « comme d’habitude » lundi matin. Vous avez besoin de vous retrouver, d’échanger, de préparer au mieux le retour des élèves. 

C’est pourquoi, après échange avec vos représentants hier soir, j’ai décidé qu’un temps banalisé sera prévu lundi matin dans tous les collèges et les lycées de France. Il permettra ce temps d’échange tout à la fois humain et pédagogique entre vous. A cette fin, les cours sont annulés pour les élèves jusqu’à 10 heures, moment où ils rejoindront leur établissement. 

J’ai conscience des complexités pratiques de cette décision pour de nombreuses familles. Avec la Présidente de l’association des régions de France, nous avons convenu que, pour les élèves qui dépendent absolument des services de transport scolaire et dont les familles ne pourraient s’organiser autrement pour les conduire par leurs propres moyens dans leur établissement à 10h, le service sera assuré à l’heure habituelle. Un accueil temporaire et minimal sera organisé pour leur permettre de patienter avant la reprise. Je fais confiance aux équipes de direction pour organiser cet accueil temporaire en lien avec les collectivités. 

Je suis convaincu que les employeurs seront tolérants avec leurs salariés parents d’élèves contraints d’arriver un peu plus tard au travail. Car toute la Nation fait bloc derrière vous et est consciente du besoin qui est le vôtre de vous retrouver ensemble. 

Afin que les professeurs des écoles puissent eux aussi avoir un temps d’échange durant la pause de la mi-journée, l’hommage se déroulera l’après-midi. A 14h, une minute de silence sera respectée dans chaque classe en mémoire des victimes des attentats commis contre notre École. En primaire, ce temps d’hommage et de recueillement pourra prendre d’autres formes, pour tenir compte de l’âge des élèves. 

Cette minute s’inscrira dans un temps de recueillement et de réflexion avec les élèves, organisé à l’appréciation des équipes pédagogiques.

Nous ne pouvons nous voiler la face et nous devons être lucides sur les maux qui traversent notre société et notre École. Aussi, je demande que toute contestation de ce temps d’hommage soit systématiquement signalée, afin qu’elle puisse être sanctionnée le plus sévèrement possible.

Chers professeurs, chers personnels, notre École est en deuil, mais elle est debout, ancrée dans ses valeurs et fière de l’horizon qu’elle propose à chaque enfant de France. 

Chaque jour, je mesure l’honneur qui est le mien d’être votre ministre, et surtout la responsabilité immense qui m’incombe : protéger notre École, chaque jour.

Vous pouvez compter sur moi.

Gabriel ATTAL, Ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse

Secrétariat Général de l’enseignement catholique : Un hommage, ce lundi

Nous avons d’ores et déjà des remontées des professeur·es et AESH : certain·es chef·fes d’établissement ont décidé de s’affranchir de la décision ministérielle de banaliser les deux heures de début de matinée dans les établissements du Second degré.

Nous rappelons que les décisions du Ministère de l’Éducation nationale concerne les personnels dans les établissements public, comme dans ceux du privé sous contrat. Ce n’est pas une option facultative. Afin de tenir informé le rectorat, nous proposons de faire remonter ce qui se passe dans vos établissements via ce formulaire.

Vous le lirez, ci-dessous, par une lettre adressée ce jour à l’ensemble des établissements publics et privés associés à l’Etat par contrat, le ministre de l’Education  nationale demande aux établissements  d’organiser, lundi 16 octobre 2023, un hommage à la mémoire de Dominique Bernard, professeur de français, assassiné, hier à Arras.

J’invite, tous les établissements de l’Enseignement catholique à s’associer à cet hommage afin de manifester notre solidarité avec la Nation.

Nous vous invitons donc à mettre en œuvre, dans toute la mesure du possible, les propositions du ministre :

Organiser, dans les établissements du second degré, un, temps banalisé en début de matinée de lundi afin de permettre aux enseignants et aux personnels de nos établissements un temps d’échange et de partage.
- Les cours reprendront à 10h00. L’accueil des élèves sera toutefois assuré dès l’ouverture des établissements pour tous les élèves qui n’auraient pu rester chez eux. Vous serez particulièrement attentifs à la sécurité des élèves et éviterez la formation de regroupements d’élèves sur la voie publique, aux abords de l’établissement.

- A 14h00, nous nous associerons au temps d’hommage et de recueillement qui se déroulera, à ce moment, dans tous les établissements de France et comprendra une minute de silence.

Chaque chef d'établissement, en concertation avec l’équipe éducative de l’établissement, organisera ce temps d’hommage et de recueillement.

Parce que nous croyons que la prière pour la paix est la réponse des croyants à toute forme de violence, nous vous invitons à associer à cet hommage républicain, un temps de prière.

Comme je l’ai écrit hier dans le communiqué diffusé quelques heures après cet acte inqualifiable, l’Enseignement catholique ressent une profonde communion, solidaire de tous ceux qui portent à l’éducation un attachement viscéral.

L’association de tous nos établissements à cet hommage sera un signe de cette communion.

Nous vous redisons notre admiration et vous assurons de notre amitié fraternelle et de notre prière.

Philippe Delorme, Secrétaire Général de l'Enseignement Catholique
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